Secteur pourvoyeur d'emplois peu délocalisables

Exemple éclatant avec Hermès, qui emploie aujourd'hui quelques 3 000 artisans, soit dix fois plus qu'en 1989, le luxe, ce n’est pas seulement des consommateurs aisés ; c'est aussi et d'abord une production faite localement par des ouvriers et des artisans très qualifiés, aux compétences peu communes, peu délocalisables. On entend souvent que la mondialisation se fait contre les ouvriers, ce qui  est sans doute vrai dans l’automobile d'entrée de gamme, dans la sidérurgie, mais pas dans le luxe, où c’est exactement l’inverse qui se produit.

Dans son rapport d’activité de 2011 le comité Colbert (comité rassemblant 78 maisons françaises de luxe et 14 institutions culturelles œuvrant pour le rayonnement international de l’art de vivre français) indique que le nombre d’emplois au sein des maisons du secteur du luxe a progressé de 10 % en France entre 2006 et 2010, ce qui porte à 36 000, le nombre d’emplois directs et à 128 000 les emplois indirects.

Il ne faut jamais oublier les sous-traitants qui sont derrière les grandes marques. Sur un même produit, beaucoup de compétences sont mobilisées sur un même territoire. Les traditions, les compétences et les matières travaillées varient selon les régions. Le luxe ne s’installe donc pas n’importe où ; il va là où sont les compétences. Ces emplois bougeront donc peu géographiquement, ce qui est un gage de pérennité. Ce secteur est très peu délocalisable. Par exemple, la Basse Normandie est une région dans laquelle il y a une tradition de conception et de fabrication de vêtements de luxe car les savoir-faire y sont présents depuis longtemps.

Le savoir-faire français

On ne peut qu’être optimiste par rapport aux débouchés du luxe en termes d’emplois. On constate d'ailleurs que certains sous-traitants peinent à recruter de la main d'oeuvre, faute de candidats aux compétences adéquates.

Artisanat d'exception